Courtesy of the Sundance Institute.

Dur réveil ce matin. Le plus difficile n’est pas tant le manque de sommeil, mais plutôt de rester éveillé durant les projections. Une fois que les lumières s’éteignent, la tentation devient féroce. Heureusement, j’ai pu assister à deux films merveilleux qui ont tous deux su capter mon attention. Le premier est Dick Johnson is Dead, un savoureux documentaire de Kirsten Johnson (Cameraperson) et qui sera sur Netflix sous peu. Le sujet est assez difficile et très personnel : la réalisatrice veut rendre hommage à son père atteint d’Alzheimer et faire un documentaire sur sa vie. Toutefois, elle le fait d’une façon originale. Elle tente en effet de le tuer, et ce, de plusieurs manières différentes. Ces fausses morts sont entrecoupées de moments où l’on voit son père perdre de plus en plus la mémoire. C’est un documentaire très difficile sur le sujet tabou de la mort, mais fait avec une sensibilité et une dédramatisation de la chose qui rendent le tout très touchant et étonnamment assez drôle. Une critique plus longue suivra, mais je vous recommande à tous et à toutes ce brillant documentaire, qui pourrait assurément se rendre jusqu’aux Oscars en 2021.

Courtesy of the Sundance Institute.

Puis, j’ai été placé devant un dilemme. Devrais-je aller voir Uncle Frank d’Alan Ball (American Beauty, Six Feet Under), ou aller assister à une discussion sur la série documentaire Hillary avec Hillary Clinton elle-même. J’ai opté pour la seconde option, vu les critiques mitigées du film de Ball. Après avoir attendu près d’une heure trente (et voir Jude Law passer à côté de moi), je parviens enfin à entrer au Filmmaker Lodge, lieu de conférence prisé du festival. Ce fut globalement une belle expérience, Clinton traitant de son expérience lors de la campagne présidentielle de 2016, mais surtout de la place des femmes en politique. En fait, ce qui était le plus désolant est le fait que la plupart des spectateurs ne semblaient pas porter attention à la conférence, tous plus obsédés les uns que les autres d’obtenir une photo de Clinton. C’était très désespérant à voir, et cela m’a particulièrement agacé. J’en ai profité par la suite pour aller flâner près du IMDB Studio, où j’ai pu apercevoir Kevin Smith en short. J’aurais bien aimé prendre une photo avec lui (d’autant plus qu’il était mon déguisement d’Halloween l’année dernière), mais Sundance possède une ambiance différente de Cannes, par exemple. Les gens ne demandent pas vraiment d’autographes ou de prendre des photos, se contentant surtout de saluer leurs vedettes chéries. C’est peut-être l’aspect indépendant du festival, ou alors son côté accessible, mais les vedettes se promènent sur la rue principale sans vraiment se faire harceler. À Cannes, c’est plutôt l’inverse, alors que les paparazzis et les touristes se ruent vers les vedettes dans le but d’avoir une photo. C’est donc une ambiance plus détendue qui règne à Park City.

Courtesy of the Sundance Institute.

Puis, direction le Holiday Village pour le visionnement de Dinner in America, l’un de mes films favoris du festival à présent. Très cru, le film présente un jeune punk recherché par la police, qui se cache chez Patty, une jeune femme légèrement atteinte d’autisme. On suit leurs aventures alors qu’il tente de la sortir de sa zone de confort en s’attaquant à deux sportifs qui s’amusent à intimider Patty, ou encore à confronter son ancien patron qui l’a renvoyée sans raison valable. C’est un film très dynamique et drôle, où les deux acteurs principaux brillent. Il pourrait aisément remporter un prix au cours du festival. Je dois malheureusement quitter cinq minutes avant la fin pour aller prendre mon autobus, surchargé, si je veux revenir à temps à Salt Lake City pour le visionnement de Be Water.

Courtesy of the Sundance Institute.

Il s’agit d’un documentaire sur la vie de Bruce Lee, mais dont le message inhérent est la représentation des asiatiques dans le cinéma américain. Le tout est centré sur l’année 1971, au cours de laquelle Lee, désespéré de ne pas décrocher de rôles d’envergure, quitte Hollywood pour Hong Kong, où il joue dans quelques films qui deviendront culte. On suit ses débuts aux États-Unis, à travers plusieurs archives visuelles et manuscrites d’une très bonne qualité. Le film nous en apprend un peu plus sur sa vie, mais d’une façon plus ou moins originale. Un film à conseiller aux fans incontestés de l’acteur, mais qui attirera moins un vaste auditoire. Puis, retour à la maison, où j’aurai un peu de répit en raison de l’augmentation de la fréquence des autobus au cours de la semaine. Je pourrai me lever à 6h30, quel luxe!

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